Carnets de
guerre
Edités
dans les colonnes du Dauphiné
Libéré du 10 octobre
au 11novembre 2002
<avant
l'assaut (1914) fusain format 40x30cms>
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Le 17 septembre 1914
......... Par une pluie battante
, nous nous acheminons à 4heure du soir vers
Einville que nous dépassons puis Meixe , Dombasle
( Louis me donne son bras comme appui
) nous dépassons Nancy à minuit et demi
. On est éreintés , mouillés
, fourbus , on arrive enfin à Essey vers une
heure trente du matin (9h.30 de marche!)
Le 18 septembre 1914 Restés
à Essey Les Nancy , revue de la tenue à
5 h par le Cd t - Louis se débrouille
, il me porte du chocolat en quantité .
Le 19 septembre 1914 Nettoyage du cantonnement reçu
une carte de Mr Lagarde et une lettre de Joseph (son
deuxième frère)
Le 20 septembre 1914 Essey
les Nancy- 5 heure du matin , exécution
d' un hussard motif: refus d'obeissance et menace envers
un supérieur , la 11em Cie fournit le 1er peloton
pour assister à la fusillade qui à lieu
au stand civil - A 6 heure trente départ de la
11em Cie pour l' exercice à la caserne à
500 mètres du cantonnement , on procède
au gonflement d' un ballon captif. Ce soir quatre
soldats sont passés en Conseil de Guerre-. Revue
de propreté au cantonnement
Le 21 septembre 1914 Lever
à trois heure trente départ d'Essey -les-Nancy
à 11heure .Traversée de Nancy de midi
à une heure - jolie ville me rappelant un peu
Paris .par ses belles maisons et son aspect général.(avec
Louis on a le temps de prendre un bock , à la
terrasse d' un café) .
Puis l'
on prend la direction de Toul
, et sous les fortes averses intermittentes ,on
marche, on marche, on s'arréte au moins deux
heures au milieu d' une foret , puis on repart , on traverse
la Moselle et après quatorze heures de marche
on
arrive dans un village appelé Jaillon ; à une
heure du matin on y cantonne, on est éreinté
et mouillé et on se couche dans la paille dans
ces conditions .
Le 22 septembre 1914
Lever
à six heure trente . A huit heure on se dirige
vers l' ennemi......
Noviant
aux Prés ( près de Toul )
le 23
septembre 1914 ..........En
face vers midi , le bois de la Voisogne . Mon malheureux
frère Louis tombe frappé d' une balle.
Je me précipite à son secours - il
expirait presque aussitôt dans mes bras ! Une
balle explosive lui avait traversé le cou , son
visage était calme . Je suis resté
à coté de mon pauvre Louis jusqu'a la
nuit....... .........Je l' ai enseveli à l'
endroit même le surlendemain quelle affreuse douleur
de le voir ainsi sans mouvement lui si fort , si courageux
Jusqu'au
30 septembre en premiere ligne , puis aux avant postes
dans les tranchées, l' ennemi qui est retranché
à 300ml nous tire de nombreux coups de fusils
-Je
n' essaye même plus de me dissimuler , la vie
est bien peu de chose....Je vis au jour le jour , je
suis découragé , ma pensée me ramène
toujours à lui..........
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